[1] automne 2011
Werner Renfer ou la couleur des jours
[1] pages 3-5
Ce 1er septembre 2011 paraît donc La Couleur des jours, journal qui reprend à son compte un titre imaginé par un écrivain rare, dont cette année marque le 75e anniversaire de la disparition: Werner Renfer. Un poète-journaliste doué d’une imagination «aussi palpitante que les ailes des hirondelles», animé d’une sensibilité fraîche «comme des gerbes de jonquilles» et dont l’ambition première aura été – signe d’une immarcescible foi dans la littérature – de nouer un dialogue sans cesse recommencé avec ses lecteurs, que même la mort, le 27 mars 1936, n’a pas interrompu.
Ce 1er septembre 2011 paraît donc La Couleur des jours, journal qui reprend à son compte un titre imaginé par un écrivain rare, dont cette année marque le 75e anniversaire de la disparition: Werner Renfer. Un poète-journaliste doué d’une imagination «aussi palpitante que les ailes des hirondelles», animé d’une sensibilité fraîche «comme des gerbes de jonquilles» et dont l’ambition première aura été – signe d’une immarcescible foi dans la littérature – de nouer un dialogue sans cesse recommencé avec ses lecteurs, que même la mort, le 27 mars 1936, n’a pas interrompu.
Ici on est bien
[1] pages 5-11
3h04. Je dois me lever. Je dois me lever tout de suite, sinon je me rendors. Toilette, je m’habille, maquillage. Dernière vérification du matériel. Je suis prête. — Il n’y a que des hommes ici, évidemment. Monde de la nuit, monde d’hommes, monde complètement étranger. — Le jour commence à se lever. Pour eux, c’est normal de le vivre. Pour moi, c’est après que tout redevient normal. Parce que je serai de retour dans mon monde.
3h04. Je dois me lever. Je dois me lever tout de suite, sinon je me rendors. Toilette, je m’habille, maquillage. Dernière vérification du matériel. Je suis prête. — Il n’y a que des hommes ici, évidemment. Monde de la nuit, monde d’hommes, monde complètement étranger. — Le jour commence à se lever. Pour eux, c’est normal de le vivre. Pour moi, c’est après que tout redevient normal. Parce que je serai de retour dans mon monde.
La Roumanie, la mémoire et l’amnésie
[1] pages 12-16
Depuis vingt ans, la Roumanie hésite. Se souvenir du communisme ou l’oublier? En 2006, une commission historique s’appliqua à le dénoncer, mais elle n’a fait qu’ajouter à la polémique. En juin dernier, un colloque se tenait à Bucarest pour faire le point, avec un éclairage suisse.
Depuis vingt ans, la Roumanie hésite. Se souvenir du communisme ou l’oublier? En 2006, une commission historique s’appliqua à le dénoncer, mais elle n’a fait qu’ajouter à la polémique. En juin dernier, un colloque se tenait à Bucarest pour faire le point, avec un éclairage suisse.
Métamorphoses
[1] page 17
Aujourd’hui, nous allons parler de notre fierté nationale, la mer Noire, dit la maîtresse en posant l’aquarium sur son bureau. Suivant ses consignes, nous prîmes nos chaises et nous assîmes en demi-cercle autour de la mer Noire. Au fond du bocal vide, il y avait du sable artificiel, sur les parois de verre, des coquillages artificiels.
> Odessa transfer (Éditions Noir sur Blanc)
Aujourd’hui, nous allons parler de notre fierté nationale, la mer Noire, dit la maîtresse en posant l’aquarium sur son bureau. Suivant ses consignes, nous prîmes nos chaises et nous assîmes en demi-cercle autour de la mer Noire. Au fond du bocal vide, il y avait du sable artificiel, sur les parois de verre, des coquillages artificiels.
> Odessa transfer (Éditions Noir sur Blanc)
Le passeport de marin
[1] page 19
Depuis la mi-mars, l’hiver était complètement fini et des brouillards tièdes avaient commencé à recouvrir la côte. La nuit, l’air était sombre et limpide comme une bouteille de verre vert lavée, mais à l’approche du matin la brume se levait depuis la mer, envahissant les quais vides. Pour quelques heures, une partie de la Crimée disparaissait dans l’air dense et humide. Le brouillard était si lourd qu’on le sentait se désagréger en gouttelettes.
> Odessa transfer (Éditions Noir sur Blanc)
Depuis la mi-mars, l’hiver était complètement fini et des brouillards tièdes avaient commencé à recouvrir la côte. La nuit, l’air était sombre et limpide comme une bouteille de verre vert lavée, mais à l’approche du matin la brume se levait depuis la mer, envahissant les quais vides. Pour quelques heures, une partie de la Crimée disparaissait dans l’air dense et humide. Le brouillard était si lourd qu’on le sentait se désagréger en gouttelettes.
> Odessa transfer (Éditions Noir sur Blanc)
La traite d’êtres humains, une réalité invisible en Suisse romande
[1] pages 20-23
Chaque année, des centaines d’hommes et de femmes sont victimes de traite des êtres humains en Suisse, pays de transit et de destination de ce commerce d’un autre temps. Les autorités helvétiques commencent à prendre la mesure du phénomène et plusieurs outils de lutte ont été développés cette dernière décennie. Mais la Suisse romande est en retard. Dans nos cantons se cache un esclavagisme moderne à l’abri des regards et souvent des consciences.
Chaque année, des centaines d’hommes et de femmes sont victimes de traite des êtres humains en Suisse, pays de transit et de destination de ce commerce d’un autre temps. Les autorités helvétiques commencent à prendre la mesure du phénomène et plusieurs outils de lutte ont été développés cette dernière décennie. Mais la Suisse romande est en retard. Dans nos cantons se cache un esclavagisme moderne à l’abri des regards et souvent des consciences.
Le quotidien passe, l’œil parfois l’arrête
[1] pages 25-31
Une photo par jour. D’autres l’ont fait avant bien sûr. Et bien des artistes aussi se sont fixés une règle quotidienne, d’un tableau, d’une page. Cela va de concepts picturaux pour vivre et rendre compte du temps qui passe comme chez Roman Opalka, jusqu’à des exercices purement narcissiques. Ici, grâce aux nouvelles technologies, il s’est tout de suite agi de partage.
Une photo par jour. D’autres l’ont fait avant bien sûr. Et bien des artistes aussi se sont fixés une règle quotidienne, d’un tableau, d’une page. Cela va de concepts picturaux pour vivre et rendre compte du temps qui passe comme chez Roman Opalka, jusqu’à des exercices purement narcissiques. Ici, grâce aux nouvelles technologies, il s’est tout de suite agi de partage.
L’été du bleu
[1] pages 32-34
Un tableau et une île, l’un dans l’autre. Des goélands qui pêchent sur la route. Une spremuta di blu à Premuda ou la limonade du bateau. Le peintre de la mer qui la voit rouge. Une glace couleur lagon qui s’appelle ciel bleu. Faut que je vous explique mieux…
Un tableau et une île, l’un dans l’autre. Des goélands qui pêchent sur la route. Une spremuta di blu à Premuda ou la limonade du bateau. Le peintre de la mer qui la voit rouge. Une glace couleur lagon qui s’appelle ciel bleu. Faut que je vous explique mieux…
Pasarelas y marionetas
[1] pages 35-36
Passerelles et marionnettes. Ce sont deux mots clé pour saisir un peu du parcours artistique d’Isabelle Matter, rencontrée au retour d’un long séjour en famille en Colombie. Là-bas, la metteuse en scène genevoise a monté El Rhinoceronte, d’après Eugène Ionesco. La version francophone est créée en novembre à Genève, avant Monthey.
Passerelles et marionnettes. Ce sont deux mots clé pour saisir un peu du parcours artistique d’Isabelle Matter, rencontrée au retour d’un long séjour en famille en Colombie. Là-bas, la metteuse en scène genevoise a monté El Rhinoceronte, d’après Eugène Ionesco. La version francophone est créée en novembre à Genève, avant Monthey.
Arts et histoires en sous-sol
[1] pages 41-43
Des artistes créent des œuvres inspirées par l’archéologie, les Journées du patrimoine invitent à visiter «un monde sous nos pieds», le Lausanne Underground fête dix ans de festival… de quoi poser quelques souterraines questions.
Des artistes créent des œuvres inspirées par l’archéologie, les Journées du patrimoine invitent à visiter «un monde sous nos pieds», le Lausanne Underground fête dix ans de festival… de quoi poser quelques souterraines questions.
Un cinéma de corps et de désir
[1] pages 44-45
La Cinémathèque suisse et la Radio télévision suisse se sont alliées pour rendre à Claude Goretta un hommage que Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque, explique dans ces pages. Elles ont notamment commandé un portrait filmé du cinéaste à Lionel Baier. Celui-ci revient pour La Couleur des jours sur sa rencontre avec son aîné. «Ma façon de lui dire merci pour tous ces films corps qui ont construit mon désir, mon désir de cinéma, mon désir tout court, c’était de me tenir debout, à sa place, lui qui a le dos en compote, et de filmer des acteurs.»
La Cinémathèque suisse et la Radio télévision suisse se sont alliées pour rendre à Claude Goretta un hommage que Frédéric Maire, directeur de la Cinémathèque, explique dans ces pages. Elles ont notamment commandé un portrait filmé du cinéaste à Lionel Baier. Celui-ci revient pour La Couleur des jours sur sa rencontre avec son aîné. «Ma façon de lui dire merci pour tous ces films corps qui ont construit mon désir, mon désir de cinéma, mon désir tout court, c’était de me tenir debout, à sa place, lui qui a le dos en compote, et de filmer des acteurs.»
(En)quête de cinémas
[1] pages 46-47
Aller au cinéma. Depuis quelques années, Simon Edelstein a donné un autre sens à cette expression qui bien sûr ne concerne pas ceux qui ne regardent les films qu’à domicile.
> Lux, Rex & Corso (Éditions d’autre part)
Aller au cinéma. Depuis quelques années, Simon Edelstein a donné un autre sens à cette expression qui bien sûr ne concerne pas ceux qui ne regardent les films qu’à domicile.
> Lux, Rex & Corso (Éditions d’autre part)
Chronique