[2] hiver 2011-2012
Retour en Bosnie-Herzégovine
[2] pages 3-9
«J’ai visité une guerre comme on va au spectacle: ce n’était pas ma guerre, mais j’y ai bien reconnu mon humanité.» Seize ans après les accords de paix de Dayton, reportage dans un pays qui ne digère toujours pas le conflit et reste prisonnier de ses replis identitaires.
«J’ai visité une guerre comme on va au spectacle: ce n’était pas ma guerre, mais j’y ai bien reconnu mon humanité.» Seize ans après les accords de paix de Dayton, reportage dans un pays qui ne digère toujours pas le conflit et reste prisonnier de ses replis identitaires.
Fusions
[2] pages 11-12
Shizuko à Kiev, juin 1986. Elle arrive très tôt à l’aéroport. L’URSS, ce n’est pas évident, ils vous contrôlent, vous questionnent, vous font attendre, parce que le bureaucrate a le temps, toute la longue journée devant lui. Il demande trois fois ce qu’elle vient faire à Kiev – étonnant comme il parle bien l’anglais –, fait mine de s’intéresser aux caractères japonais dans le passeport de Shizuko Tsutsui, née le 9 août 1945 à Nagasaki. Donc vous vous prétendez experte auprès d’une mission internationale et vous êtes passée par Tchernobyl, zone interdite, là-bas on a bouclé, on ne laisse même pas entrer les paysans pour récolter les patates, alors pourquoi une citoyenne japonaise, montrez votre ordre de mission.
> Fusions (Éditions Buchet-Chastel)
Shizuko à Kiev, juin 1986. Elle arrive très tôt à l’aéroport. L’URSS, ce n’est pas évident, ils vous contrôlent, vous questionnent, vous font attendre, parce que le bureaucrate a le temps, toute la longue journée devant lui. Il demande trois fois ce qu’elle vient faire à Kiev – étonnant comme il parle bien l’anglais –, fait mine de s’intéresser aux caractères japonais dans le passeport de Shizuko Tsutsui, née le 9 août 1945 à Nagasaki. Donc vous vous prétendez experte auprès d’une mission internationale et vous êtes passée par Tchernobyl, zone interdite, là-bas on a bouclé, on ne laisse même pas entrer les paysans pour récolter les patates, alors pourquoi une citoyenne japonaise, montrez votre ordre de mission.
> Fusions (Éditions Buchet-Chastel)
Je marche blanc
[2] pages 14-15
le ciel n’est pas / tendre / il assomme / il nous déclive il nous / dérobe / il nous assied nous ploie / éborgne / blanc sale et mou / angles limés / que faire / s’arrimer / les draps hauts / coudre en retrait les jours forclos
le ciel n’est pas / tendre / il assomme / il nous déclive il nous / dérobe / il nous assied nous ploie / éborgne / blanc sale et mou / angles limés / que faire / s’arrimer / les draps hauts / coudre en retrait les jours forclos
Le vent du nord
[2] pages 16-19
Comme toutes les villes portuaires, Rotterdam est faite de grandes éclaboussures de vent et de lumières. Moitié par nécessité, moitié par prédilection, c’est aussi une ville d’architecture, faite de nouveaux volumes constants, qui se réinventent, s’osent.
Comme toutes les villes portuaires, Rotterdam est faite de grandes éclaboussures de vent et de lumières. Moitié par nécessité, moitié par prédilection, c’est aussi une ville d’architecture, faite de nouveaux volumes constants, qui se réinventent, s’osent.
Le calendrier de l’Avent de Marie,
15 ans
15 ans
[2] pages 20-23
Marie est une adolescente qui habite de l’autre côté de la Sarine. Toute ressemblance avec des situations et des personnages existants dans nos contrées ne serait ainsi que pure coïncidence.
Marie est une adolescente qui habite de l’autre côté de la Sarine. Toute ressemblance avec des situations et des personnages existants dans nos contrées ne serait ainsi que pure coïncidence.
Un automne en ors. Et rouge
[2] pages 32-33
Il est bizarre, au pluriel, l’or. Mais si fort sur la peau de Lucette, fumant cigarette sur cigarette sur la terrasse de l’EMS. Plus fort que le carmin de la vigne vierge. Plus doux que le vert chartreuse d’une feuille qui résiste au jaune prêt à rouiller. Face au rouge sombre d’une mort sur les trottoirs de Paris ou d’une colère dans les forêts d’ici il vacille, mais brille, en ultime reflet.
Il est bizarre, au pluriel, l’or. Mais si fort sur la peau de Lucette, fumant cigarette sur cigarette sur la terrasse de l’EMS. Plus fort que le carmin de la vigne vierge. Plus doux que le vert chartreuse d’une feuille qui résiste au jaune prêt à rouiller. Face au rouge sombre d’une mort sur les trottoirs de Paris ou d’une colère dans les forêts d’ici il vacille, mais brille, en ultime reflet.
Béla Tarr, le souffle de l’homme et du cheval
[2] pages 37-39
La Cinémathèque suisse propose, en collaboration avec le Centre Pompidou à Paris, une rétrospective intégrale de l’œuvre du réalisateur hongrois Béla Tarr, l’un des créateurs de cinéma les plus remarquables de notre temps, auteur du bouleversant et monumental Tango de Satan (plus de sept heures) ou d’Almanach d’automne.
La Cinémathèque suisse propose, en collaboration avec le Centre Pompidou à Paris, une rétrospective intégrale de l’œuvre du réalisateur hongrois Béla Tarr, l’un des créateurs de cinéma les plus remarquables de notre temps, auteur du bouleversant et monumental Tango de Satan (plus de sept heures) ou d’Almanach d’automne.
Le jeune cinéma belge en visite en Suisse
[2] pages 39-41
La Belgique a encore formé une nouvelle génération de réalisateurs qui commence à faire parler d’elle. La Cinémathèque suisse montre des premiers films prometteurs.
La Belgique a encore formé une nouvelle génération de réalisateurs qui commence à faire parler d’elle. La Cinémathèque suisse montre des premiers films prometteurs.
Lumières et nuits
[2] pages 42-43
Les Lumières, mouvement philosophique aussi incernable et nécessaire qu’un halot dans la tempête. Le symbole est éternel et dépasse, en amont comme en aval, le XVIIIe siècle. Les lumières, pour penser l’humanité. Pour la panser aussi.
Les Lumières, mouvement philosophique aussi incernable et nécessaire qu’un halot dans la tempête. Le symbole est éternel et dépasse, en amont comme en aval, le XVIIIe siècle. Les lumières, pour penser l’humanité. Pour la panser aussi.
Voyage à l’intérieur de L’homme blessé
[2] pages 44-47
Chaque jour ouvrable de l’année 1999, Daniel Baudraz a reçu un courrier anonyme, ou presque, contenant une déclinaison ou une interprétation de L’homme blessé de Gustave Courbet. Soit 303 enveloppes au total, pour ce qui deviendra une épreuve et reste aujourd’hui encore une énigme. Tentatives d’affranchissement.
Chaque jour ouvrable de l’année 1999, Daniel Baudraz a reçu un courrier anonyme, ou presque, contenant une déclinaison ou une interprétation de L’homme blessé de Gustave Courbet. Soit 303 enveloppes au total, pour ce qui deviendra une épreuve et reste aujourd’hui encore une énigme. Tentatives d’affranchissement.
Chronique