[22] printemps 2017
Les archives au-dessous du volcan
[22] pages 3-11
Depuis la création d’un service photographique de presse en 1955 dans la partie anglophone du Cameroun, des archives sont conservées qui documentent l’histoire du pays. À Bâle, une exposition rend compte de leur histoire et des projets lancés pour leur préservation et leur valorisation. Récit par deux passionnés.
Depuis la création d’un service photographique de presse en 1955 dans la partie anglophone du Cameroun, des archives sont conservées qui documentent l’histoire du pays. À Bâle, une exposition rend compte de leur histoire et des projets lancés pour leur préservation et leur valorisation. Récit par deux passionnés.
Le conte de la ménagerie
[22] pages 13-15
Les princes, chefs de tribu et autres chefs d’État ont toujours aimé s’entourer d’animaux, domestiques aussi bien que sauvages, au nombre desquels d’ailleurs certains comptent volontiers leur cour et leurs administrés. Ils sont les vivants symboles de la puissance du maître non moins que de sa clémence, puisqu’il nourrit et protège les plus dangereux comme les plus dociles.
Les princes, chefs de tribu et autres chefs d’État ont toujours aimé s’entourer d’animaux, domestiques aussi bien que sauvages, au nombre desquels d’ailleurs certains comptent volontiers leur cour et leurs administrés. Ils sont les vivants symboles de la puissance du maître non moins que de sa clémence, puisqu’il nourrit et protège les plus dangereux comme les plus dociles.
Du proche et du lointain
[22] pages 16-17
Une distance peut se calculer, c’est affaire de science. Une distance s’éprouve et c’est chacun d’entre nous qui singulièrement en perçoit l’étendue. Une distance se représente, mais ce que l’on en dit n’est pas forcément ce que l’on sait, ni d’ailleurs ce que l’autre voudrait entendre. Comme dit la chanson: «De Nanterre à Saint-Cucufa, n’y a que trois pas, mais faut les faire.» Tous les coureurs de fond savent que le dernier kilomètre est plus long que le premier, ce dont le mètre étalon de platine déposé au Bureau des poids et mesures de Sèvres ne rendra jamais compte.
Une distance peut se calculer, c’est affaire de science. Une distance s’éprouve et c’est chacun d’entre nous qui singulièrement en perçoit l’étendue. Une distance se représente, mais ce que l’on en dit n’est pas forcément ce que l’on sait, ni d’ailleurs ce que l’autre voudrait entendre. Comme dit la chanson: «De Nanterre à Saint-Cucufa, n’y a que trois pas, mais faut les faire.» Tous les coureurs de fond savent que le dernier kilomètre est plus long que le premier, ce dont le mètre étalon de platine déposé au Bureau des poids et mesures de Sèvres ne rendra jamais compte.
Le garagiste de Kalamata
[22] page 19
Pavlos s’est enfin décidé à rentrer en Grèce pour les fêtes de fin d’année. Les jambes pleines de kilomètres, la tête et le cœur ailleurs. Le 6 janvier, son plus jeune fils plongera dans les eaux froides du port à l’occasion de l’Épiphanie, en espérant, parmi tant d’autres garçons, être celui qui ramènera la croix jetée dans la mer, bénie par le pope.
Pavlos s’est enfin décidé à rentrer en Grèce pour les fêtes de fin d’année. Les jambes pleines de kilomètres, la tête et le cœur ailleurs. Le 6 janvier, son plus jeune fils plongera dans les eaux froides du port à l’occasion de l’Épiphanie, en espérant, parmi tant d’autres garçons, être celui qui ramènera la croix jetée dans la mer, bénie par le pope.
Briseurs de mur
[22] page 20
Les manifestants de Combatants for Peace sont régulièrement accusés de troubler la paix lorsqu’ils agitent leurs slogans pacifistes et leurs grandes marionnettes près du mur qui déchire le paysage israélo-palestinien. Disturbing the Peace, c’est le nom du film que leur ont consacré Stephen Apkon et Andrew Young. À découvrir au Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH), à Genève.
Les manifestants de Combatants for Peace sont régulièrement accusés de troubler la paix lorsqu’ils agitent leurs slogans pacifistes et leurs grandes marionnettes près du mur qui déchire le paysage israélo-palestinien. Disturbing the Peace, c’est le nom du film que leur ont consacré Stephen Apkon et Andrew Young. À découvrir au Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH), à Genève.
Une ligne rouge lancée sur Genève
[22] pages 21-25
Faire entrer Genève dans un théâtre, c’est plus simple que de mettre Paris en bouteille. Il suffit d’aller à la rencontre des gens, le long d’un ruban pas si imaginaire que cela, qui traverserait le canton, du Salève au CERN. La Compagnie Kokodyniack l’a fait. Chronique d’une aventure entre le réel et la scène.
Faire entrer Genève dans un théâtre, c’est plus simple que de mettre Paris en bouteille. Il suffit d’aller à la rencontre des gens, le long d’un ruban pas si imaginaire que cela, qui traverserait le canton, du Salève au CERN. La Compagnie Kokodyniack l’a fait. Chronique d’une aventure entre le réel et la scène.
Prix suisses de littérature
[22] pages 28-32
En février, Pascale Kramer a reçu le Grand Prix suisse de littérature 2017. Charles Linsmayer a été distingué pour son œuvre de médiateur. Sept auteurs ont été primés pour un ouvrage publié durant l’année écoulée. En partenariat avec l’Office fédéral de la culture et Bibliomedia, qui organise ce printemps des lectures de ces textes en Suisse romande, La Couleur des jours publie des fragments des ouvrages, inédits en langue française, d’Ernst Burren, Annette Hug, Jens Nielsen et Dieter Zwicky. Trois Romands figurent également parmi les lauréats : Laurence Boissier (Inventaire des lieux, art&fiction), Michel Layaz (Louis Soutter, probablement, Zoé) et Philippe Rahmy (Allegra, La Table Ronde).
Faire le garçon
[22] page 35
Si ça vous chante, appelez-le « J. ». N’importe quel prénom fera l’affaire.
Moi, je préfère «le garçon». Celui resté sans mémoire de mère. Ni caresse, ni paroles, rien n’a tenu bon; pas même la voix. Accent, timbre et ton sont perdus. Aucun souvenir du giron, de la tiédeur.
Un être inachevé.
Les images qu’il repêche de la morte sont pâles comme d’anciens clichés. Son visage, la coupe de cheveux d’époque, le manteau de laine à pois noirs et blancs, et pourquoi pas un tailleur beige?
Quel lien ai-je encore avec ce garçon, quarante ans après? Presque aucun. Cette curieuse créature a l’air emmurée dans une pièce vide.
(…)
> Jérôme Meizoz, Faire le garçon (Éditions Zoé)
Si ça vous chante, appelez-le « J. ». N’importe quel prénom fera l’affaire.
Moi, je préfère «le garçon». Celui resté sans mémoire de mère. Ni caresse, ni paroles, rien n’a tenu bon; pas même la voix. Accent, timbre et ton sont perdus. Aucun souvenir du giron, de la tiédeur.
Un être inachevé.
Les images qu’il repêche de la morte sont pâles comme d’anciens clichés. Son visage, la coupe de cheveux d’époque, le manteau de laine à pois noirs et blancs, et pourquoi pas un tailleur beige?
Quel lien ai-je encore avec ce garçon, quarante ans après? Presque aucun. Cette curieuse créature a l’air emmurée dans une pièce vide.
(…)
> Jérôme Meizoz, Faire le garçon (Éditions Zoé)
Pour un ange
[22] pages 36-37
Francesca Woodman, 1958-1981. Huit cents tirages conservés, des milliers d’autres photographies dispersées, une œuvre affirmée en à peine dix années, entre 13 et 22 ans, des expositions, un livre-catalogue pour état des lieux d’une œuvre solitaire, aux dimensions existentielles affichées corps et âme. Comment prendre pied dans une vie occupée par l’urgence de l’affirmation de soi?
Francesca Woodman, 1958-1981. Huit cents tirages conservés, des milliers d’autres photographies dispersées, une œuvre affirmée en à peine dix années, entre 13 et 22 ans, des expositions, un livre-catalogue pour état des lieux d’une œuvre solitaire, aux dimensions existentielles affichées corps et âme. Comment prendre pied dans une vie occupée par l’urgence de l’affirmation de soi?
M/2. Vevey, 1987-1991
[22] pages 38-39
De 1987 à 1991, M/2 a inventé en Suisse, hors des principaux centres urbains, un lieu d’exposition dynamique et stimulant, officiant à la fois comme un point de rencontres, un laboratoire d’idées et un espace de dialogue pour la génération émergente d’artistes.
De 1987 à 1991, M/2 a inventé en Suisse, hors des principaux centres urbains, un lieu d’exposition dynamique et stimulant, officiant à la fois comme un point de rencontres, un laboratoire d’idées et un espace de dialogue pour la génération émergente d’artistes.
Chronique