[31] été 2019
Éphémérides
[31] pages 3, 11, 24, 31, 36, 43, 44
J’ai traversé des montagnes de livres
des forêts de pages
Je me suis blessé à l’aigu des virgules
en traversant des champs semés de mots
Pour toute pitance
je n’avais que le bouillon gras de la soupe aux lettres
et
tandis que le jour entre ses parenthèses naissantes
retenait quelques lambeaux de nuit
Je cheminais
(…)
J’ai traversé des montagnes de livres
des forêts de pages
Je me suis blessé à l’aigu des virgules
en traversant des champs semés de mots
Pour toute pitance
je n’avais que le bouillon gras de la soupe aux lettres
et
tandis que le jour entre ses parenthèses naissantes
retenait quelques lambeaux de nuit
Je cheminais
(…)
Hi! Kifak, ça va?
[31] pages 4-9
Un retour dans une région arpentée dix fois pour le photographe. Un premier voyage au Liban, avec un projet de court-métrage, pour la journaliste. Celle-ci est invitée à documenter le travail à Tripoli de l’ONG Offrejoie, qui organise des chantiers de reconstruction afin de resserrer les liens intercommunautaires dans des quartiers où les conflits sont récents. Des points d’ancrage précieux pour découvrir un pays où chaque jour vient avec son lot de surprises et d’étonnements.
Un retour dans une région arpentée dix fois pour le photographe. Un premier voyage au Liban, avec un projet de court-métrage, pour la journaliste. Celle-ci est invitée à documenter le travail à Tripoli de l’ONG Offrejoie, qui organise des chantiers de reconstruction afin de resserrer les liens intercommunautaires dans des quartiers où les conflits sont récents. Des points d’ancrage précieux pour découvrir un pays où chaque jour vient avec son lot de surprises et d’étonnements.
À Venise, l’art et le monde se regardent
[31] pages 12-17
La 58e Biennale d’art de Venise a ouvert ses portes en mai avec plus de 5000 journalistes du monde entier accrédités. Jusqu’au 24 novembre, plus de 600’000 personnes sont attendues entre Giardini et Arsenal. Un tel succès participe au fait qu’ici plus qu’ailleurs l’art est lié au politique, pour le meilleur et parfois pour le pire.
La 58e Biennale d’art de Venise a ouvert ses portes en mai avec plus de 5000 journalistes du monde entier accrédités. Jusqu’au 24 novembre, plus de 600’000 personnes sont attendues entre Giardini et Arsenal. Un tel succès participe au fait qu’ici plus qu’ailleurs l’art est lié au politique, pour le meilleur et parfois pour le pire.
Passage à niveau, sans barrières
[31] pages 18-19
Tu attendais ta compagne dans la cuisine, elle devait arriver d’un moment à un autre, le soir de novembre avait allumé toutes les ampoules de ton appartement. Tu avais ouvert une bouteille de vin rouge, ton verre était plein sur la table et tu as entendu le bruit de l’ouverture de la porte d’entrée. Tu n’as pas eu le temps de te lever pour aller l’accueillir, elle a traversé le hall en vitesse, elle est entrée dans la cuisine et elle t’a dit «il y a quelqu’un qui te cherche, il dit qu’il est poète».
Tu attendais ta compagne dans la cuisine, elle devait arriver d’un moment à un autre, le soir de novembre avait allumé toutes les ampoules de ton appartement. Tu avais ouvert une bouteille de vin rouge, ton verre était plein sur la table et tu as entendu le bruit de l’ouverture de la porte d’entrée. Tu n’as pas eu le temps de te lever pour aller l’accueillir, elle a traversé le hall en vitesse, elle est entrée dans la cuisine et elle t’a dit «il y a quelqu’un qui te cherche, il dit qu’il est poète».
Sortilèges de la photographie
[31] pages 20-21
Pour l’Enquête photographique du canton de Fribourg sur les médiums et guérisseurs, Virginie Rebetez circule d’un monde à l’autre, d’un siècle à l’autre.
Pour l’Enquête photographique du canton de Fribourg sur les médiums et guérisseurs, Virginie Rebetez circule d’un monde à l’autre, d’un siècle à l’autre.
Fernand Pouillon et l’Algérie
[31] pages 25-29
Un livre, auquel ces pages font écho, et l’exposition Bâtir à hauteur d’hommes, Fernand Pouillon et l’Algérie aux Rencontres d’Arles cet été. Voilà les deux premiers éléments d’une vaste aventure culturelle sur les traces d’un architecte à l’histoire mouvementée, et qui a tant construit, en Algérie mais aussi en France, en Iran. Extraits.
Un livre, auquel ces pages font écho, et l’exposition Bâtir à hauteur d’hommes, Fernand Pouillon et l’Algérie aux Rencontres d’Arles cet été. Voilà les deux premiers éléments d’une vaste aventure culturelle sur les traces d’un architecte à l’histoire mouvementée, et qui a tant construit, en Algérie mais aussi en France, en Iran. Extraits.
Dharamsala, le long exil
[31] pages 32-35
Le 10 mars 1959, Lhassa se soulève contre l’armée chinoise qui occupe le Tibet. La répression est féroce. Le dalaï-lama, âgé de 24 ans, s’enfuit dans la nuit du 17 mars et rejoint l’Inde. Mao Tsé Toung aurait déclaré: «Dans ce cas nous avons perdu la bataille». Soixante ans après, que penser de la prédiction du Grand Timonier? Et pour quel projet, selon quelle gouvernance la communauté tibétaine en exil s’est-elle développée? Le terme de «théocratique» qui lui est souvent accolé est-il justifié? À la recherche de quelques réponses sur le contrefort méridional de l’Himalaya.
Le 10 mars 1959, Lhassa se soulève contre l’armée chinoise qui occupe le Tibet. La répression est féroce. Le dalaï-lama, âgé de 24 ans, s’enfuit dans la nuit du 17 mars et rejoint l’Inde. Mao Tsé Toung aurait déclaré: «Dans ce cas nous avons perdu la bataille». Soixante ans après, que penser de la prédiction du Grand Timonier? Et pour quel projet, selon quelle gouvernance la communauté tibétaine en exil s’est-elle développée? Le terme de «théocratique» qui lui est souvent accolé est-il justifié? À la recherche de quelques réponses sur le contrefort méridional de l’Himalaya.
À la recherche des Bai et des Naxi
[31] pages 37-42
Lorgnant à travers le hublot, mon regard distingue au sol, encore plongé dans la nuit, un tapis de lumières disposées en carrés, comme tiré à la règle sur la planche à dessin d’un géomètre, un tapis immense, presque sans mouvement à l’exception de quelques véhicules qui y glissent lentement. Alors je me sens envahie d’un terrible sentiment de solitude. Je suis seule au monde, en Chine. Que suis-je venue faire ici?
Lorgnant à travers le hublot, mon regard distingue au sol, encore plongé dans la nuit, un tapis de lumières disposées en carrés, comme tiré à la règle sur la planche à dessin d’un géomètre, un tapis immense, presque sans mouvement à l’exception de quelques véhicules qui y glissent lentement. Alors je me sens envahie d’un terrible sentiment de solitude. Je suis seule au monde, en Chine. Que suis-je venue faire ici?
Mur | Murs
[31] pages 45-47
Ce printemps, des œuvres ont vu le jour dans le parc de l’Ariana, musée suisse de la céramique et du verre, à Genève. Œuvres de briques, le matériau de l’artiste Jacques Kaufmann.
Chronique