[33] hiver 2019-2020
Staline ton père, la patrie ta mère
[33] pages 3-6

Deux femmes, deux époques, une ville: Moscou. Dans ce récit explorant les contradictions du féminisme d’État prôné par le régime soviétique, la voix de la grand-mère de la narratrice, née en 1930, se glisse dans les interstices.
Marina Skalova
À la vitesse de l’eau
[33] page 9
Jérôme Stettler
Une alerte planétaire
[33] pages 10-11

C’est une très grande histoire que Philippe Chancel raconte en mille fragments de récits effarants de violence. Résultat de 15 années de voyages entrepris entre 2005 et 2019 dans quatorze régions du globe, Datazone détaille en un geste de création intensément réaliste la déréliction générale du monde.
Jean Perret
La Cordillère des songes
[33] pages 13-15

Tout au long du Chili, la Cordillère des Andes dresse sa muraille. Le cinéaste Patricio Guzmán l’explore à partir de ses propres sensations, de l’enfance à aujourd’hui, et à partir d’une série de regards portés sur elle et sur les dix-sept années de la dictature, qui ont laissé leur empreinte sur le pays. Un voyage singulier, autant mémoriel que géographique, dont ces quelques pages veulent donner un écho. Les images du film s’accompagnent d’extraits du commentaire de Patricio Guzmán et de deux des témoignages qu’il a recueillis.
Élisabeth Chardon, Patricio Guzmán
Toute l’Algérie dans un relais saharien
[33] pages 16-17

Au milieu du Sahara, dans son relais de 20 m2, Malika vend aux routiers et aux rares voyageurs de l’eau, du thé, des cigarettes, quelques œufs. Et leur fait un brin de causerie si le cœur lui en dit. La rencontre est proposée par le cinéaste Hassen Ferhani. Au Festival de Locarno 2019, 143 rue du désert figurait parmi les meilleurs films que nous ayons vus. On le retrouve au festival genevois Black Movie en janvier.
Élisabeth Chardon
 
En conversation avec Robert Frank
[33] page 17

Voyage éclair à New York. En haut de l’escalier bien raide du 7, Bleecker Street, Robert Frank m’accueille ce 17 janvier 1999.
Jean Perret
Lausanne, 1896-1982.
Des Lumière à Godard
[33] pages 19-23

Le cinéma et Lausanne, c’est une longue histoire. Filmée par les pionniers du 7e art dès la fin du XIXe siècle, la capitale vaudoise accueille, depuis sa création en 1948, le siège de la Cinémathèque suisse. Celle-ci édite aujourd’hui, en collaboration avec la Ville, un coffret DVD de 49 courts métrages. Documentaires, actualités filmées, propagande touristique, publicités pour les magasins locaux, projets d’auteurs… tous invitent à découvrir Lausanne, mais aussi la façon d’être des gens dans la cité et ses alentours, à différentes époques. Des bâtiments disparaîssent, d’autres apparaîssent, les restes de campagne s’effacent du centre ville, les guets de la cathédrale se succèdent, les feux tricolores remplacent les agent·e·s de circulation… c’est à la fois la même ville et tout à fait une autre.
Roland Cosandey
Mon très cher cousin, mon ami, mon frère
[33] page 24

Par la force des choses, nous partageons toi et moi une partie de la généalogie familiale. Un peu de Grèce, de Macédoine, de Bulgarie, un rien de Suisse et un souvenir d’Angleterre par notre arrière-grand-mère. Jusqu’à un peu de sainteté puisque notre tante Marguerite vient d’être canonisée. Eh oui, elle-même, la tante Bays, qui t’aurait sans doute mieux accepté que ne le fit la famille à ta naissance.
Philippe Constantin
Scrivere disegnando. Les contrebandiers
[33] pages 25-33

Un titre en italien pour une exposition sous-titrée «Quand la langue cherche son autre», où il est question de graphies, d’arabesques, de gribouillis, de répétition du signe… bref de toute sortes d’expériences sur les territoires de l’incommunicable. Une centaine de créateurs, représentants de l’Art brut comme artistes contemporains, sont réunis au Centre d’art contemporain de Genève, en collaboration avec la Collection de l’Art Brut lausannoise. Andrea Bellini et Sarah Lombardi, qui dirigent les deux institutions, sont les commissaires de ce rendez-vous foisonnant. Nous donnons ici quelques échos des textes du catalogue édité en avril 2020. Et quelques images.
Michel Thévoz
Un jour dans les couleurs
[33] pages 34-35

En 2019, pour le centenaire du Bauhaus, nous avons tenté un voyage, pas seulement dans nos têtes, où notre histoire s’inscrit comme un épisode dans une histoire dure, qui n’en finit pas, mais tellement riche de ses contradictions. Nous retiendrons le moment de couleurs musicales qu’a été la maison Paul Klee à Dessau.
Jean-Louis Boissier
Frontières liquides (II)
[33] pages 37-45

L’auteur continue de parcourir la planète pour visiter les lacs internationaux, s’interrogeant sur la gestion d’un bien commun traversé par une frontière. Il nous offre ici, pour la deuxième fois, le récit de voyages préparatoires. Nous l’avions suivi au lac Khanka, entre Chine et Russie, et dans les pays baltes, le voici en Amérique du Nord et dans les Balkans.
Daniel de Roulet
Nicolas Bouvier iconographe
[33] pages 46-47

«Les hasards de la vie m’ont un peu marié aux bibliothèques», note Nicolas Bouvier en ouverture d’un court texte autobiographique publié deux ans avant sa mort et justement intitulé «Bibliothèques». Fils du bibliothécaire Auguste Bouvier (1891-1962), il grandit au milieu des livres et, jeune homme, entre très tôt en contact avec les trésors de la Bibliothèque publique et universitaire de Genève, l’actuelle Bibliothèque de Genève (BGE), où son père fait carrière jusqu’à la diriger de 1953 à 1959. (…)

> Nicolas Bouvier iconographe
(Bibliothèque de Genève/Infolio)
Olivier Lugon
 
L’ascenseur chinois
[33] page 47

Peu après la Révolution culturelle, l’en­treprise Schindler a ouvert des filiales en Chine. Une occasion en or, certainement; dans la Répu­blique populaire, les mégalopoles s’envoyaient en l’air, le besoin en ascenseur croissait avec elles. (…)
Annette Hug
 
Chronique
Jean-Louis Boissier, Yann Courtiau
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