[45] hiver 2022-2023
 
Journal d’hiver
[45] page 5
Jean Perret, Mary-Laure Zoss
Il était une fois Hamelin
[45] pages 6-9

Hamelin, ville du nord de l’Allemagne, apparaît dans une légende des frères Grimm, dans l’histoire des nazis et sur l’enseigne d’un hôtel sulfureux. Mais de quoi Hamelin est-il finalement le nom? Un ami nous a quitté sans réussir à répondre à la question. Et ce n’est pas faute d’avoir cherché.
Daniel de Roulet
Costume ou camisole?
[45] pages 10-11

Elles naviguent entre les langues et les cultures, avancent à vue avec une lenteur méticuleuse parmi les mots, phrases et sonorités étrangères. Une conversation entre Elena Balzamo et Eva Antonnikov, initiée par le Centre de traduction littéraire de Lausanne.
Eva Antonnikov, Elena Balzamo, Maxime Maillard, Jérôme Stettler
La Sorne/Sorrn
[45] pages 12-13

La Sorne coule des Genevez, dans les Franches-Montagnes, jusqu’à Delémont, où elle rejoint la Birse, affluent du Rhin. Dans son cours supérieur elle a creusé les gorges du Pichoux. Vertigineuses, celles-ci sont reconnues au XVIIIe siècle comme un itinéraire offrant le sentiment du «sublime» pour qui chemine entre Bâle et Bienne. L’industrie profite tôt de cette force hydraulique mais quitte la région dès le milieu du XXe siècle, bientôt remplacée par divers amateurs de vies alternatives et d’utopies en tous genres.

> La Sorne/Sorrn (Éditions du Sauvage)
Daniel Caccin, Stéphane Montavon
Label Rapace, du fait main qui voit loin
[45] pages 14-15

Label Rapace, avec son logo d’aigle à deux têtes sens dessus dessous qui semble s’envoler dans des directions opposées, est une petite structure créée par Augustin Rebetez et la performeuse Lorena Stadelman, alias Baby Volcano. Elle permet d’éditer les publications maison – les textes d’Augustin mais aussi des coups de cœur d’une belle diversité, de la poésie la plus délicate à la bande dessinée la plus brute – et de proposer différents supports, de la cassette au vinyle en passant par l’album numérique pour des projets musicaux. Qu’il s’agisse de livres ou de musique, le modèle reste artisanal, en adéquation avec les créations défendues. Chaque objet semble comme le fruit de rencontres entre un coin du Jura et un autre quelque part dans le monde. Ainsi peut-on lire dans un colophon: «a été achevé d’imprimer à 250 exemplaires en décembre 2021 chez Perfect Printers à Kochi, en Inde, puis soigneusement relié à la main par Anvar P. Abdul.» Les tirages sont donc modestes mais les projets rayonnent.
Augustin Rebetez
Extension des images
[45] pages 16-17

Le photographe Mathieu Pernot ne travaille ni ne pense seul. Il ne cesse d’élargir les territoires de ses préoccupations et engagements. Il invite à des circulations de savoirs, à des affirmations de cultures, à des revendications de mouvements libres, à une poétique de la réflexion. Dans L’Atlas en mouvement, il affirme: «La tension qui traverse cet atlas réside dans le paradoxe suivant: tout ce qui est vivant est animé par un mouvement constant, mais l’espèce humaine est la seule dont une partie est empêchée de se déplacer librement.»
Jean Perret
 
Sur la route
[45] page 18

Et pourtant, la sueur de bouc, la graisse des fusils, les chants rauques tout près de la Chine, les plaintes des loups, j’ai bu, j’ai entendu, j’en redemande! (Jean-Marc Lovay)

> Maurice Chappaz, Jean-Marc Lovay, La Tentation de l’Orient (Zoé)
Jérôme Meizoz
Chronique d’une frontiérisation
[45] pages 19-28

Le mot «frontiérisation» n’a pas vraiment d’existence officielle, il n’est ni dans le Larousse, ni dans Le Robert, encore moins dans le dictionnaire de l’Académie française. Mais il est utilisé par les géographes pour caractériser le phénomène d’instauration et de renforcement d’une frontière. Étude de cas en Géorgie.
Clément Girardot, Julien Pebrel
 
Boris, 1985
[45] page 29

Début janvier 2018, je sors d’un concert avec ton prénom dans la tête, Boris. Je viens d’entendre la chanson Vino del mar, dédiée à Marta Ugarte, jeune femme militante de gauche, torturée puis jetée à la mer d’un hélicoptère par les soldats de Pinochet en 1976. Boris, mon grand-oncle, a disparu au Chili en 1985. Et cette chanson résonne comme un appel à me souvenir et à aller voir. (…)

> Boris, 1985 (Zoé)
Douna Loup
Des artistes entre les icebergs
[45] pages 31-41

Pour la deuxième fois, La Couleur des jours emmène ses lectrices et lecteurs sur le Knut, un voilier de 15 mètres qui brave les éléments du Grand Nord. Cette fois, cette résidence flottante a conduit quatre artistes de l’Islande au Groenland. Fabian Branas, Céline Ducret, Cécile Fouillade et Alexia Turlin ont été guidés par Benjamin Ruffieux et Gaël Chevalier de l’association Marémotrice. Ces pages font écho à leur aventure, un mois dans les lumières de l’été parmi les icebergs et la banquise.
Fabian Branas, Céline Ducret, Benjamin Ruffieux, Alexia Turlin
Un père très populaire
[45] pages 43-45

Tu vois Pap’, la littérature c’est un peu comme le paradis, tout est possible, je peux même, dans ce monde-là, t’appeler enfin Papa, et ça sonne juste, ça sonne vrai, on y croit, on s’émeut, et c’est beau.
Elodie Garcia-Schnetz, Cynthia Khattar
Lisbonne, palimpseste de cinéma
[45] pages 46-47

Lisbonne est ville de cinéma. Elle est la Ville blanche d’Alain Tanner, les faubourgs cap-verdiens de Basil da Cunha, et plus encore ceux de Pedro Costa, sans parler des images de Manoel de Oliveira et de tant d’autres qui sont allés chercher dans ses décors un supplément d’âme. Et voilà que le festival Black Movie la donne à voir dans son épaisseur temporelle grâce à deux films tournés à soixante ans d’écart. Dans Onde Fica Esta Rua?, João Pedro Rodrigues et João Rui Guerra da Mata partent sur les traces du film Os Verdes Anos (1963) de Paulo Rocha, considéré au Portugal comme le déclencheur d’un Cinema Novo.
Élisabeth Chardon
Des architectes «cools et professionnels»
[45] pages 49-52

Lauréat du concours pour la restauration du Plaza, le bureau FdMP achevait cet automne le processus nécessaire à l’obtention du permis de construire. Dans l’attente du sésame indispensable au commencement des travaux, nous avons voulu en savoir plus sur les quatre architectes associés.
Élisabeth Chardon
Questions pour trois championnes
[45] pages 54-55

Dis-nous Sofia, tu as déjà pensé à prendre un autre patronyme? Sans compter que Coppola, ça veut dire «casquette» en italien.
Fabienne Radi
François-Henri Lavanchy-Clarke
ou le retour d’un fantôme
[45] pages 56-59

Ses compétences réunissaient tout ce qui concourait à l’image animée : automation, photographie, industrie chimique – et un talent pour l’investissement, le marketing et le divertissement. Il aura été le premier Suisse à exploiter un cinéma avant la lettre, à l’Exposition nationale de 1896 à Genève, en vouant une salle de son Palais des fées, six mois durant, à la seule projection de films. Un documentaire et une exposition lui sont consacrés.
Hansmartin Siegrist
 
Chronique
Jean-Louis Boissier, Yann Courtiau
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