[48] automne 2023
 
Journal d’automne
[48] page 4
Isabelle Cornaz, Muriel Pic
Arrêt sur images
[48] pages 5-7

L’été 2023 aura été marqué par des émotions fortes. Le Plaza fêtait le 15 juin le début des travaux de rénovation/restauration et deux mois plus tard, samedi 19 août au matin, il subissait un incendie dévastateur. Entretien avec Jean-Pierre Greff, président de la Fondation Plaza.
Le jour où les oignons n’ont pas fait pleurer
[48] pages 8-9

Ces dessins d’enfants sur diapositives illustrent un conte écrit par Jorge Gajardo Rojas, mon père, pendant ses premières années d’exil au Tessin (1974-1979). 
Jorge Gajardo Muñoz
Les arbres de la mémoire
[48] page 10

À Curacautín, dans le sud du Chili, en territoire mapuche, 3000 arbres ont été plantés en hommage aux victimes de la dictature.
Marion Esnault
Vingt ans et une année
[48] pages 12-13

En couverture, une image s’adresse à nous frontalement. Un officier de presse de l’armée ukrainienne, casqué, prend appui sur son fusil et tient le regard du photographe Guillaume Herbaut. Le décor de la pièce est d’une ironie kitch, qui figure le monde doucereux de Blanche Neige et des sept nains. Ukraine, le titre est lapidaire, évident, avec en sous-titre Terre désirée.
Jean Perret
Primitivo
[48] pages 14-15

Le jour où Primitivo est mort, j’ai bouché trente-deux saignées de plomberie sous une chaleur écrasante au Dettenbühl à Wiedlisbach, sur le chantier d’une annexe de la maison de retraite, une grosse affaire. C’était l’été 1982. À la radio on pouvait en­tendre tous les jours le «Da Da Da» d’un tube allemand. Banal, mais en accord avec ces années-là. (…)

> Primitivo (Éditions d’en bas)
Pedro Lenz, Jérôme Stettler
Bataille de Vézelay
[48] pages 16-17

En arrivant à Vézelay, on n’est en quelque sorte pas tout à fait arrivé encore, on est au bas du village et il faut gravir les rues en pente douce.
Alain Freudiger
Patakrep
[48] pages 17-19

Un matin d’octobre 2019, curieuse, j’ai poussé la porte d’une crêperie fraîchement ouverte. Ils cherchaient quelqu’un pour compléter leur équipe. Quand j’ai interrogé le garçon sur la nécessité d’un diplôme de cuisinier pour occuper le poste, il m’a répondu: Non, pas du tout, chez nous, il suffit d’avoir envie.

> Patakrep (Editions Antiopdes)
Marion Canevascini
32 films à la conquête de l’espace
[48] pages 20-21

Certaines images, dans l’histoire du cinéma, ont profondément marqué l’imaginaire collectif. Parmi celles-ci, celles d’un os lancé en l’air par un primate qui, après avoir virevolté dans le ciel, se transforme en satellite orbitant autour d’une planète et d’un vaisseau spatial. En une coupe, l’humanité fait un bond de plusieurs millions d’années. Avec cette séquence d’ouverture, Stanley Kubrick livre l’un des premiers éléments fascinants de 2001: A Space Odyssey, œuvre séminale réalisée en 1968, à la fin d’une décennie marquée par l’exploration spatiale.
Loïc Valceschini
De la musique au son
[48] pages 23-25

Tendons l’oreille. En Valais et à Genève, deux biennales naissent, consacrées aux arts sonores. Ne pas fermer les yeux pour autant. Les arts sonores concernent tous les sens, ils favorisent la porosité des genres, le décloisonnement des disciplines, des mouvements qu’ont longtemps guettés ensemble Jean-Paul Felley et Olivier Kaeser, notamment au Centre culturel suisse de Paris qu’ils ont dirigé pendant dix ans. Les voilà à l’œuvre sur des projets cousins. De quoi faire circuler les publics entre les deux cantons, pour la Biennale Son et pour KorSonoR.

Directeur de l’École de design et haute école d’art du Valais (EDHEA) depuis 2018, Jean-Paul Felley s’est réjoui d’y trouver un enseignement autour du son, donné par Christophe Fellay. Il l’a développé et très vite l’idée d’une manifestation autour des arts sonores a vu le jour. Les deux hommes se sont associés à Luc Meier, directeur des résidences d’artistes de La Becque, pour penser une biennale internationale en Valais central.
Christophe Fellay
Une centrale qui électrise le son
[48] pages 26-28

La Biennale Son est inscrite dans un itinéraire qui va de Martigny à Sierre en zigzaguant dans les hauteurs, vers Botyre et Vercorin. La majeure partie des événements ont lieu dans l’ancienne centrale de Chandoline. La nature et la qualité du site ont inspiré tant les programmateurs dans leur choix que les artistes dans la conception et la mise en place de leurs projets.
Élisabeth Chardon
Expériences de l’écoute
[48] pages 30-31

À Genève, Arta Sperto s’est fait connaître en 2020 avec une exposition-festival qui explore les champs convergents de la danse, de la performance et des arts visuels, Dance First Think Later, qui a connu une deuxième édition en 2022. Cette année, Arta Sperto initie un autre projet hybride à l’esprit similaire, KorSonoR, dédié aux terrains poreux entre arts sonores et visuels.
Olivier Kaeser
Portrait sonore de la Comédie
[48] pages 31-34

Pendant deux semaines, Olga Kokcharova a eu la liberté de collecter des sons à la Comédie de Genève. Artiste, musicienne et paysagiste sonore, elle a été frappée par la diversité des propriétés acoustiques entre les salles de représentations, où la propagation du son est travaillée à l’extrême, et les couloirs, les halls, où les ondes sont réverbérées de façon chaotique par le béton, le métal et le verre. Sa création, Retours loge, est donnée en multidiffusion dans une loge du théâtre, là où habituellement acteurs et actrices entendent, à travers des retours, ce qui se passe sur la scène. Une version itinérante est proposée sous forme de promenades à travers et autour du bâtiment.
Emmanuelle Bayart
Passages d’Émilienne Farny
[48] pages 37-39

Près de dix ans après sa disparition, l’artiste romande (1938-2014) se voit consacrer une série d’expositions. C’est l’occasion dans ces pages d’accueillir deux regards sur son œuvre et plus particulièrement sur des séries où elle détaille le paysage périurbain lausannois: Passages sous voie, Escaliers, Graffitis.
Jean-Rodolphe Petter, Claude Reichler
 
3 nanas
[48] pages 40-41

Elles brodent, elles cousent, elles découpent, elles collent. Elles épinglent, elles décapitent, elles tranchent. Elles suspendent, elles accrochent. Elles dessinent, elles écrivent, elles écrivent des lettres et des livres. Elles sont américaines, elles sont françaises, elles sont nées au bord de l’eau, au bord d’un fleuve, au bord de la mer. Elles ont joué dans les blockhaus, elles ont re­gardé les pêcheurs tirer les filets, les femmes tordre les écheveaux. Elles sculptent, elles peignent, elles brodent. (…) Elles s’appellent Louise, Niki, Annette, elles sont Niki de Saint Phalle, Louise Bourgeois, Annette Messager. (…)

> 3 nanas (Éditions du Seuil)
Nathalie Piégay
Autoportrait avec artiste
[48] pages 42-43

Notes dans le train qui m’amène au rendez-vous avec Valentin Carron. J’ai pensé qu’il serait intéressant de noter déjà tout ce que je sais de lui, avant de faire sa connaissance, avec la fraîcheur de l’anticipation, pour faire une sorte d’état des lieux calme avant la rencontre, qui viendra sûrement balayer mes projections. (…) Je sais qu’il a du succès. Je sais qu’il ap­partient au marché des artistes qui vendent cher. Je sais qu’il faisait du skate quand il était jeune. Je sais qu’il est né à Fully. Moi j’ai grandi tout près, à Vernayaz. Donc lui du côté du soleil, des vignes, des châtaigniers. Et moi du vent, de l’ombre, de la route, du village-rue. (…)

> Autoportrait avec artiste (art&fiction)
Noëlle Revaz
 
Chronique
Jean-Louis Boissier, Yann Courtiau
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